Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental dont les enjeux sont désormais bien appréhendés chez l’enfant. Contrairement à certaines idées reçues, les symptômes peuvent persister avec le temps. Chez l’adulte, sa prévalence est estimée à près de 3 % (Song et al. 2021) et constitue un enjeu de santé publique du fait des comorbidités psychiatriques fréquemment associées. En effet, en l’absence de prise en charge spécifique et adaptée, les individus sont plus à risque de présenter un trouble anxieux, un épisode dépressif caractérisé ou encore des conduites addictives (Choi et al. 2022).
La question diagnostique, y compris à l’âge adulte, est fondamentale et la période du postpartum se révèle particulièrement propice au repérage de ce trouble, notamment chez les femmes, en raison de l’augmentation de la charge mentale et des variations hormonales. Or, du fait de la similitude de certains symptômes (pleurs, irritabilité, culpabilité, sentiment de ne pas être à la hauteur), le TDAH passe souvent inaperçu et est traité de manière inadéquate au titre d’une dépression postnatale (Curtin-McKenna 2013 ; Semple et al. 2011). Cette approximation diagnostique n’est pas sans répercussions sur le parent lui-même, mais également sur la dynamique familiale et le développement de l’enfant à terme. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons, à l’aide d’une situation clinique, souligner l’importance de considérer le TDAH de l’adulte dans le contexte de la parentalité particulièrement en période périnatale.
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